L'histoire d'un regard
Henri Cartier-Bresson
Henri Cartier-Bresson est né le 22 août 1908 à Chanteloup, en Seine et Marne. Il est mort le 3 août 2004 à Montjustin en Provence.
C'est au lycée Condorcet à Paris qu'il effectue ses études secondaires. En 1926 il commence une formation de peintre sous la tutelle d'André Lhote. C'est à cette même date qu'il réalise ses premières photographies.
Premiers pas dans la photographie :
C'est en découvrant une photographie de Martin Munkácsi dans la revue Arts et Métiers Graphiques que le jeune Henri Cartier-Bresson décide de se tourner vers la photographie. Sa première publication se fera en 1932 dans les revues Voilà et Photographie à la suite d'un voyage en Europe. Il exposera pour la première fois à la galerie Julien Levy à New York en 1933 puis à l'Ateneo de Madrid la même anné.
Une expérience cinématographique :
C’est à partir de 1935 que le jeune photographe s’initie au cinéma aux États-Unis grâce à sa rencontre avec Paul Strandt et le groupe de cinéastes engagés appelé Nykino.
L’année suivante, il devient l’assistant de Jean Renoir sur la production de deux films La vie est à nous et Partie de campagne.
Par la suite, il travaillera encore une fois en collaboration avec ce célèbre réalisateur sur le film La Règle du jeu.
Son expérience dans l’univers du cinéma ne s’arrête pas là, puisqu’il a réalisé de nombreux documentaires notamment With the Abraham Lincoln Brigade ou encore L’Espagne vivra.
Un moment au coeur de la guerre :
Durant la guerre il rejoint l’armée et intègre l’unité « Film et photographie » de la 3ème armée. En 1943, il s’évade de prison après avoir été emprisonné pendant près de 3 ans. L’année suivante, il réalise une série de portraits d’artistes : Matisse, Picasso, Bonnard… Durant la dernière année de ce conflit mondial, Henri Cartier-Bresson réalise un documentaire consacré au rapatriement des prisonniers de guerre et des déportés : Le Retour.
Henri Cartier-Bresson photographe professionnel :
Lors de l’année 1946-1947, il séjourne plus d’un an aux États-Unis et effectue un projet professionnel à la demande de Harper’s Bazaar. Il faut noter, qu’Henri Cartier Bresson est l’un des fondateurs de l’agence coopérative Magnum Photos, créée en 1947 avec Robert Capa, David Seymour, William Vandivert et Georges Rodger.
En 1952, il publie Image à la sauvette, son premier livre, qu’il écrit avec le critique d'art et éditeur Tériade. Ce profil de photographe-reporter, lui permet d’être le premier photographe admis en URSS durant la Guerre Froide en 1954, mais aussi d’assister en 1958 au dixième anniversaire de la République Populaire de Chine. Par la suite, il sera amené à se rendre au Mexique, à Cuba, au Japon, en Inde… En 1968-1969, c’est en France que l’artiste va effectuer un projet pour la Sélection du Reader’s Digest pour une durée d’un an. La même année il publiera le livre Vive la France qui sera rapidement accompagné d’une exposition au Grand Palais s'intitulant : En France (1970). Il réalisera encore deux documentaires pour la chaine CBS News, Impressions de Californie et Southern Exposures dans l’année 1970-1971.
Le photographe va également beaucoup voyager dans le monde. Entre 1948-1950, il va notamment couvrir des évènements historiques comme les funérailles de Gandhi en Inde ou encore les derniers jours du Kuomintang en Chine. En publiant ses photographies dans le magazine Life, le photographe atteint une reconnaissance mondiale et apparait comme un grand photographe-reporter.
Les dernières années :
Henri Cartier Bresson va peu à peu revenir au dessin. Par ailleurs, c'est pour cette raison qu’en 1974, il se détache de l'agence Magnum Photo et renonce à son statut d’associé. Néanmoins, il laisse l’agence gérer ses archives. Un an plus tard, se tiendra sa première exposition de dessins à la Carlton Gallery de New York.
En 1988, on assiste à la création du prix HCB et en 2003 à celle de la Fondation Henri Cartier Bresson. Il devra tout de même attendre deux ans pour que sa Fondation soit « reconnue d’utilité publique » par l’État français.